Santé mentale en Afrique de l’Ouest

Malgré son émergence, dès la création de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1946, la notion de santé mentale a encore du mal à trouver sa place sur le continent africain. La situation des personnes souffrant de troubles psychiatriques reste très difficile à cause des faiblesse des politiques de santé mentale émanant des états et la persistance de croyances autour de la folie. Longtemps considérées comme des manifestations surnaturelles, œuvres d’esprits maléfiques et signes de dépravation humaine, les dérivations mentales font à la fois peur et honte. En Afrique un « fou » n’est pas considéré comme un simple malade, mais comme une personne dangereuse qu’il faut cacher. Le plus souvent, les malades mentaux sont donc volontairement mis à l’écart de la société.

Si les personnes atteintes de maladies mentales peuvent constituer un danger pour la société, l’ignorance et la marginalisation contribuent à renforcer la maladie et donc le danger. De plus, une fois abandonnés à leur sort, ils deviennent vulnérables à toutes sortes de maux : insécurité, maladies dues à leurs mauvaises conditions de vie, violences verbales, viol, torture ou crimes rituels…

Pour palier la faiblesse des moyens mis en place au niveau des états, certaines initiatives ont vu le jour ça et là sur le continent, mais elles se heurtent à des obstacles importants : approvisionnement en médicaments, manque de formation, absence de politique de santé mentale de grande ampleur au niveau international…

Croyances autour du handicap : punition divine et sacrifice

En Afrique, les croyances autour du handicap posent un véritable problème tout d’abord pour la sécurité des personnes atteintes puis pour leurs prises en charge.

Sacrifice 
Selon les croyances,des personnes en situation de handicap, et plus particulièrement les femmes et les enfants, sont nécessaires à l’accomplissement de rites pour obtenir santé, richesse, pouvoir. Certain de ses rites peuvent allez jusqu’au viol ou au décès de la personne.
Un exemple parmi tant d’autres : avoir des relations sexuelles avec une femme ou une jeune fille vivant avec un handicap, apporterai la fortune.

Punition divine, tabou familial
La trisomie et l’autisme ne sont pas considérés par la population en Afrique comme une maladie mentale. Selon l’interprétation africaine les enfants autistes ou trisomiques sont vues comme le résultat d’une punition infligée par les ancêtres à la famille à cause d’un mauvais comportement de la mère envers son mari, sa belle-famille, un oncle, une grande tante… Les personnes atteintes de ces troubles sont souvent tuées dès qu’ils viennent au monde si le handicap est visible ; si le handicap est découvert une fois que l’enfant est grand, il est caché par la famille, seuls les proches peuvent le savoir dans ce cas, il devient un secret de famille.